La réserve opérationnelle en stage d’initiation commando : une première pour la 5ème compagnie du 35ème RI
et le Centre d’Entraînement Commando de Givet (08)


Du 17 au 24 août 2005, les réservistes de la 5ème compagnie du 35ème Régiment d’Infanterie de Belfort ont effectué un stage d’initiation commando au Centre d’Entraînement Commando de Givet (08). C’était la première fois qu’une section de réserve opérationnelle était accueillie au centre.

C’est une section composée d’un officier, de trois sous-officiers et de 19 personnels, tous réservistes, qui s’est rendue à ce stage dont le but était à la fois l’aguerrissement et le développement d’un esprit de cohésion et de camaraderie.

Agés de 18 à 27 ans, étudiants ou salariés, les militaires du rang ont d’abord suivi une Formation Militaire Initiale de Réserve (FMIR) au sein du 35ème RI. L’encadrement est constitué par d’anciens d’active, devenus réservistes. Tous ont signé leur contrat d’Engagement à Servir dans la Réserve (ESR) avant de se retrouver à Givet. Volontaires, ils ont concentré leurs efforts autour de quatre axes principaux : le parcours d’audace, les Techniques d’Intervention Opérationnelle Rapprochée (TIOR), le franchissement vertical et le franchissement humide. Le niveau de difficulté évoluait de manière croissante.

Encadrés par l’adjudant PERRIN, instructeur au CEC depuis 3 ans, ils se sont initiés en toute sécurité à quelques uns des 165 obstacles du site avant de dérouler le parcours de manière satisfaisante : « ils s’investissent, jouent le jeu et ne refusent pas l’obstacle, c’est positif » remarque l’adjudant. Tyrolienne, asperge…parfois l’appréhension se fait sentir et les membres du groupe doivent s’aider, remplissant de ce fait l’un des deux principaux objectifs du stage : faire naître un esprit de cohésion au sein de la section. Ce qui se vit comme une évidence au sein des compagnies d’active prend ici une toutes autre dimension. En effet, les réservistes constituent un groupe éclaté qu’il convient de « souder » rapidement au cours de ces rendez-vous estivaux.

Le pari n’est pas gagné d’avance et les instructeurs le savent bien. Avec humour et pédagogie, ils enseignent les bases des différentes techniques de manière à renforcer la cohésion.

L’enseignement du TIOR par exemple (mélange de différentes techniques de Judo, Karaté, Taï-Jitsu, Boxe Thaïlandaise et Ju-jitsu japonais) s’organise en plusieurs séances, chacune illustrant un point particulier, aujourd’hui « anticiper », demain « sortir de l’axe », etc.

En groupe ou en binôme, les réservistes s’essayent aux entraînements que l’adjudant PERRIN a d’abord détaillés. Attentif aux difficultés de chacun, il adapte son enseignement en fonction de la taille ou de la force de son élève et constate avec plaisir : « ils sont motivés et ne me donnent pas l’impression de vendre mon temps, ils ont une moins bonne condition physique de base que des « actives », mais sont particulièrement réceptifs et désireux d’apprendre ».

Même constat pour le sergent-chef BROSSE, instructeur au CEC depuis 1 an. Responsable de l’enseignement relatif au « franchissement vertical », il explique et montre comment installer un dispositif d’escalade, descendre en rappel (pendulaire ou non) sur site naturel ou pas, ainsi que les moyens de sécuriser la progression.

Aspirant MOYA FlorenceLes réservistes se sont tous lancés et ont même créé la surprise : « ils ont été rapides pour leur premier rappel nocturne » remarque le sergent-chef. Attentif à leur moindre geste, il insiste sur l’importance d’accomplir et vérifier les mesures de sécurité prises avant « d’engager la viande ». Beaucoup de réservistes n’avaient jamais pratiqué ce genre d’activités, « mais les explications données sont claires et répétées, donc on se lance et plus on en fait, mieux c’est » déclare l’un d’entre eux. A la fin de leur stage, ils auront parcouru des pistes verticales longues de 10 à 70 mètres « dans un cadre magnifique » précisent-ils, sous un temps capricieux qui variait de la pluie au grand soleil.

Enfin, le quatrième et dernier axe d’effort concerne le franchissement humide. Ce terme englobe à la fois les techniques de navigation (zodiac, radeau de fortune, etc.) et les techniques d’évolution aquatiques (nage, saut, parcours d’obstacles). Les séances sont organisées par le sergent-chef ENRIQUES à la base nautique qui se trouve au pied du fort, sur le bord de la Meuse. C’est là que les réservistes apprennent à faire du canoë, à se servir d’une rame et à coordonner un groupe pour avancer.

Une fois les bases acquises, l’instructeur leur montre comment monter et démonter un zodiac. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils en manipulent un. Ils s’avouent très satisfaits d’avoir réussi dans les délais impartis, « mais il faut préciser qu’on n’est pas seuls ».

Voilà sans doute le principal apprentissage fait. La devise du CEC est « croire et vaincre ». La 5ème compagnie du 35ème RI a quant à elle décidé que le cri « unis pour vaincre » serait le sien. Loin d’être une coquetterie, ce cri résume bien l’ambiance que cette section a su développer, « cela force l’admiration » déclare le Chef de Corps, le lieutenant-colonel VIGNERON. Les gaillards sont fiers.

Aspirant MOYA Florence

Cellule Communication 35ème RI