« En pointe toujours ! »

Une visite exceptionnelle en images au coeur des deux sites du centre national d’entraînement commando, pour découvrir (ou redécouvrir) l’héritage glorieux du CNEC et les spécificités de la formation.

Dans cette région, il y a « …un hair un peu froid à la véritté, mais sy sain que les habitans mont dit estre ordinaire de vivre des 80 ou 90 jusques a 100 ans. Les hommes y sont tres bien proportionné dans leur taille, et tous ont la jambe bien faite, les dens blanches, les yeux vifs, de l’esprit et entendant a demy mot ce qu’on leur veut dire, de surplus un peü pendars et gentz à escoupetter leurs ennemys sans beaucoup de façon. » Ainsi le maréchal de Vauban décrivait-il en 1679 l’environnement du hameau de Vilar d’ovença, situé au carrefour des régions de Conflent, Cerdagne et Capcir, pour ériger une ville fortifiée qu’il allait baptiser Mont-Louis. Pour les stagiaires qui se sont succédé au centre national d’entraînement commando (CNEC) depuis sa création en 1964, dans les locaux austères de la citadelle de Mont-Louis, cette description conviendrait presque à leurs instructeurs.

École de formation de l’armée de terre, héritier des unités dites « choc et commando » créées entre 1943 et 1945, le CNEC a accueilli principalement des générations d’officiers et de sous-officiers de toutes les forces armées. Chacun aura gardé durant toute sa carrière le souvenir des épreuves qu’il a traversées, de jour comme de nuit, été comme hiver : parcours d’audace individuels et collectifs, combat au corps à corps, navigation dans la baie de Collioure, mise en oeuvre d’explosifs, coups de mains, embuscades, marches interminables, etc. Chacun aura puisé dans des réserves jusque-là inconnues pour pouvoir porter le prestigieux insigne de moniteur ou d’instructeur des techniques commandos.

COLLECTION STRATÉGIE & DÉFENSE – 184 PAGES
FORMAT 21 X 29,7 CM – RELIÉ – ISBN : 978-2-915960-84-6

Avant-propos

« La première qualité du soldat est sa patience à supporter les fatigues et les privations. Sa valeur n’est que la seconde. » Si cette maxime, attribuée à Napoléon Ier, leur était connue, alors les militaires de tout grade qui, depuis 1964, ont arpenté pendant leurs quatre semaines de stage les pentes des Pyrénées-Orientales, entre Font-Romeu et la côte méditerranéenne, ont dû penser que le centre national d’entraînement commando (CNEC) était le lieu où elle était mise en application. Incontestablement, chacun a gardé le souvenir des courtines et bastions de la citadelle créée par Vauban vers 1680, sur laquelle s’appuient les obstacles des célèbres pistes d’audace, identifiées par un code couleur. Chacun a gardé la mémoire de ces marches nocturnes interminables, ralliant des sites aux noms définitivement gravés : la tour de la Madeloc, le fort Béar, la Couillade de Ventefarine, le Roc Jalère, etc. Chacun a gardé le goût de la redoutée sardine crue, avalée entière sous l’attention de l’implacable instructeur. Chacun se rappelle du nom de ce dernier, tandis que le « chat maigre », lui, peine à conserver celui des quelque deux cent cinquante stagiaires dont la formation lui est en moyenne confiée dans une année.

Héritier des unités dites « choc et commando » créées entre 1943 et 1945 et dont il assume la garde des emblèmes, le CNEC est d’abord une école de l’armée de terre, qui puise dans les savoir-faire maîtrisés par ses aînés la source des techniques enseignées principalement aux officiers et aux sous-officiers de toutes les forces armées. Organisme de passage obligé desélèves des écoles de formation initiale, futurs officiers et sous-officiers, le centre accueille également des cadres sélectionnés dans tous les corps de troupe pour venir y obtenir un brevet jamais considéré comme une formalité, quel qu’il soit.

Combinant à un rythme soutenu, de jour comme de nuit, été comme hiver, les activités orchestrées autour des sites exceptionnellement adaptés de Mont-Louis et Collioure, les instructeurs du centre contribuent à développer chez leurs stagiaires les qualités qui ont fait la force des commandos, sur tous les théâtres où ils ont combattu, depuis leur apparition au cours de la seconde guerre mondiale. Ces vertus sont notamment la rusticité, la volonté de réussir, l’intelligence de situation, toutes des qualités nécessaires au combat, mais aussi une forte cohésion et une solidarité entre compagnons d’armes, sans lesquelles toute mission a peu de chances de réussir. Dernier survivant des dix centres d’entraînement commando dans lesquels les compagnies et escadrons venaient s’aguerrir, le CNEC est aussi devenu un véritable pôle d’excellence où se cultivent des compétences multiples, grâce au regroupement opportun de cadres issus des origines les plus diverses : parachutistes, montagnards, démineurs, experts en tir de combat, sportifs de haut niveau, pratiquants d’arts martiaux, etc. Plusieurs procédés d’instruction initiés à l’ombre des fortifications de Mont-Louis se sont d’ailleurs diffusés dans toute l’armée de terre, conférant au personnel du CNEC le légitime héritage de la devise du bataillon de choc :
« EN POINTE TOUJOURS » !

Colonel Nicolas TACHON
Commandant le CNEC
30 mai 2010

Téléchargez le bulletin de commande ici

En vous recommandant de l’ANORI lors du passage de votre commande, les frais de port vous seront offerts.