Le projet de loi de programmation militaire 2025-2030 a été présenté le 4 avril au Conseil des ministres. Voici le communiqué de l’Elysée relatant ce texte.
« Le ministre des armées a présenté un projet de loi relatif à la programmation militaire (LPM) pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense. La programmation militaire détermine, tant dans la loi elle-même que dans le rapport qui lui est annexé, les orientations de la politique de défense française pour les sept prochaines années et couvre les domaines géostratégique, capacitaire, industriel, financier et ceux liés aux conditions de vie et de travail des femmes et des hommes de la défense.
Dans le contexte géopolitique instable et imprévisible décrit par la Revue nationale stratégique (RNS) rendue publique le 9 novembre 2022, marqué par le retour d’une guerre de haute
intensité sur le sol européen, par les crises sanitaire et climatique, par une interdépendance profonde entre scènes nationale et internationale, notamment dans les domaines politique, énergétique et économique, cette quatorzième LPM vise à garantir notre autonomie stratégique, à assurer nos engagements au titre de notre statut d’allié de l’OTAN et de membre de l’Union européenne et à faire de la France une puissance d’équilibre.
Les priorités politiques et militaires qui en découlent sont les suivantes :
– garantir la crédibilité dans la durée de la dissuasion nucléaire, clef de voûte de notre outil de défense ;
– transformer nos armées pour que la France conserve la supériorité opérationnelle, et soit en mesure de faire face à l’ensemble des menaces y compris dans les nouveaux espaces de conflictualité ;
– renforcer la cohérence, la préparation et la réactivité des armées françaises, pour qu’elles soient en mesure de conduire si nécessaire des coalitions dans des engagements
majeurs avec nos alliés et partenaires ;
– poursuivre l’effort entrepris pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires et civils de la défense, et de leurs familles.
Pour la mise en œuvre de ces objectifs ambitieux, la présente LPM confirme et amplifie l’effort de défense engagé par la précédente (loi n° 2018-607 du 13 juillet 2018 relative à la programmation militaire pour les années 2019 à 2025 et portant diverses dispositions intéressant la défense).
Elle traduit, à ce titre, la volonté politique du Président de la République, depuis 2017, de mettre un terme à plusieurs décennies de diminution de nos capacités militaires.
Cette loi de transformation succède à une loi de réparation. Elle renforce encore les moyens ambitieux de la précédente LPM, qui étaient de 295 milliards d’euros sur cinq ans, en prévoyant un effort de 400 milliards d’euros de crédits budgétaires sur sept ans, ce qui permettra de couvrir un besoin militaire de 413 milliards d’euros. Dès 2024, le budget des armées augmentera de 3,1 milliards d’euros. Enfin, un volet normatif comprend un ensemble de dispositions destinées à contribuer aux réponses apportées aux enjeux et défis identifiés par la RNS, organisé autour de quatre grands axes :
– renforcer le lien entre la Nation et son armée, en confortant des institutions cardinales pour le monde et la mémoire combattante, en consolidant les outils d’attractivité et de
fidélisation du personnel militaire, en améliorant l’accompagnement du combattant et des familles et la prise en charge des blessés à l’occasion d’opération militaire et en facilitant la montée en puissance de la réserve opérationnelle ;
– renforcer notre résilience et faciliter les activités de renseignement et contre-ingérence, au regard des nouvelles menaces et modes d’actions de nos compétiteurs, en complétant le cadre d’action des services de renseignement et en prévoyant une meilleure protection des intérêts fondamentaux de la Nation en cas d’activité privée en rapport avec une puissance
étrangère ;
– doter le ministère des armées des moyens de préparer et de mobiliser la base industrielle et technologique de défense pour la construction d’une véritable « économie de guerre », en donnant à l’État les moyens législatifs nécessaires pour assurer ses approvisionnements stratégiques et pour répondre à ses besoins en toutes circonstances ;
– renforcer la crédibilité stratégique et opérationnelle de l’État, en affermissant l’autonomie et la résilience sanitaire des armées et en permettant à l’État de faire face à l’extension de la conflictualité, dans les domaines de la lutte contre les drones malveillants, de la conduite des opérations spatiales, du nucléaire de défense, du contrôle des activités sous-marines ou
encore de la sécurité des systèmes d’information. »
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