par le Lieutenant-Colonel (CR) François SIGWARTH
Professeur agrégé d’Histoire-Géographie
- Les origines du régiment:
1.1 La 152ème Demi-Brigade de Bataille (1794-1796)
21 février 1793
21 août 1794 |
Décret du Comité de Salut Public instituant l’amalgame : En pleine tourmente révolutionnaire et attaquée sur toutes ses frontières, la France fait appel au patriotisme de ses enfants : depuis 1792, un formidable élan a permis de former 517 bataillons de volontaires qui ont renforcé ceux de l’armée régulière. Cependant, l’enthousiasme ne suppléant pas l’expérience, le décret du 21 février va créer 251 Demi-Brigades sur la base de deux bataillons de volontaires et d’un bataillon régulier. Le dynamisme des uns et la discipline des autres vont faire de l’infanterie française un instrument de guerre redoutable. Création à Landau en Palatinat de la 152ème Demi-Brigade de Bataille par amalgame des |
30 juillet 1795 |
La 152ème Demi-Brigade quitte les bords du Rhin pour les Alpes Maritimes : La paix signée avec la Prusse en avril 1795 permet au Directoire de la République de soustraire une partie des troupes de l’Est au profit de l’Armée d’Italie en campagne contre les Austro-Piémontais. En 40 jours de longues marches, exécutées sous la chaleur de l’été, la 15-2, forte de 1500 hommes aux ordres du Commandant PROMPT, rejoint la Méditerranée. Seuls 1206 hommes parviennent à destination et sont affectés le 23 septembre au Corps Masséna, à Loano, sur la côte à environ une centaine de kilomètres au Nord-Est de Nice. |
22 et 23 novembre 1795 |
Bataille de LOANO : Le Général Schérer, Commandant en chef l’Armée d’Italie, décide d’attaquer les fortes positions ennemies défendues par 50000 Austro-Piémontais. Les Français ne sont que 30000, affamés et démunis de tout (moins de 60 coups pour trois jours) ; la 15-2 est en réserve d’intervention. C’est au sabre, à la baïonnette, au corps à corps, qu’elle aborde hardiment l’ennemi, le poursuit sur plusieurs kilomètres à la tombée de la nuit et le met en déroute le lendemain. Celui-ci perdra sur l’ensemble de la bataille 1500 tués, 4000 prisonniers et 48 canons (500 morts et 600 blessés français dont 49 et 178 pour la 15-2). |
Première inscription au drapeau : « LOANO 1795 ».
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17 mars 1796 |
Le nombre de demi-brigades à faibles effectifs étant trop élevé, le Directoire, profitant d’une période d’accalmie aux frontières, procède à une restructuration : la 152ème est dissoute au profit de la 75ème. |
1.2 Le 152ème Régiment d’Infanterie des Cohortes (1813-1814)
13 mars 1812 |
Senatus Consulte créant les Cohortes : Avant de s’engager en Russie, Napoléon décide de créer une Garde Nationale : les Cohortes. A raison d’une par département, portant l’uniforme de l’Infanterie, ces troupes sont formées d’hommes jeunes et robustes, correctement instruits et bien encadrés. |
11 janvier 1813 |
Senatus Consulte annonçant la naissance de 22 nouveaux régiments de ligne : Suite à la désastreuse Campagne de Russie, Napoléon annonce aux 88 Cohortes du premier ban, par Senatus Consulte, qu’elles cessent de faire partie de la Garde Nationale pour entrer dans les rangs de ce qu’il reste de la Grande Armée. Des estafettes portent l’ordre de se mettre en marche 24 heures après réception du message en direction de l’Elbe (Allemagne du Nord), pour y être réorganisées, quatre par quatre en 22 régiments d’infanterie de ligne portant les numéros 135 à 156. Le 152ème Régiment naît ainsi de la fusion des |
Févr.-mars 1813 |
A peine formé, le 152ème commandé par le Colonel REYNAUD, est appelé à réprimer le mouvement insurrectionnel des populations allemandes de la région de Hambourg, appuyées militairement par les troupes anglaises. Le 15-2 est omniprésent : mouvements incessants de ses quatre bataillons, coups de main audacieux, attaques et défenses de forteresses se succèdent. |
27 avril 1813 |
Prise de Harbourg : Ce jour-là, le 152ème RI reçoit l’ordre de s’emparer dans les plus brefs délais de la place-forte de Harbourg, dans les faubourgs de Hambourg, où sont en train de se replier 1500 soldats russes et prussiens. Sous un feu particulièrement violent, quatre cadres du régiment réussissent à franchir le fossé ceinturant le fort puis à abattre le pont-levis, permettant ainsi à une compagnie de voltigeurs en attente de s’engouffrer dans la place et de mettre l’ennemi en déroute et de s’emparer de la ville. Ce brillant fait d’armes donne au Maréchal Davout un solide point d’appui pour s’emparer quelques jours plus tard de Hambourg et de faire l’éloge du 15-2 : |
Deuxième inscription au drapeau : « HARBOURG 1813 ».
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mai 1813 à février 1814 |
Le 152ème RI participe aux difficiles opérations de la Campagne d’Allemagne face aux coalisés de toute l’Europe en 1813 (dont la bataille de Leipzig), puis au baroud d’honneur de la Campagne de France début 1814. Il s’est engagé sans faillir dans tous les combats de cette lutte désespérée et y disparut, victime de son devoir. En février 1814, il reste 4 officiers et 35 hommes du rang inscrits aux effectifs du régiment. |
Mars-avril 1814 |
Du régiment, subsiste encore organiquement le 5ème bataillon de dépôt situé à Strasbourg, qui s’illustre lors du siège de cette ville en réussissant plusieurs sorties. |
16 sept. 1814 |
Dissolution officielle du 152ème RI lors de la réorganisation de l’armée de Louis XVIII. |
1.3 Le 152ème Régiment Régional d’Infanterie (1887-1914)
25 juillet 1887 |
Loi de réorganisation de l’Armée Française : Elle vise à créer 18 nouveaux régiments d’infanterie (à 3 bataillons) numérotés de 145 à 162 en récupérant les bataillons de forteresse regroupés autour des places fortes du Nord-Est et en les amalgamant par groupes de trois. |
01 octobre 1887 |
Création du 152ème Régiment Régional d’Infanterie à partir des bataillons de forteresse des |
2. La 1ère Guerre Mondiale:
Les sept citations du Régiment (1914-1918)
27 juillet 1914 |
Mise en alerte du régiment, les réservistes vosgiens rejoignent Gérardmer. |
4 août 1914 |
13h40 – notification de la déclaration de guerre : aussitôt le 15-2 s’empare du Col de la Schlucht et fait ses premiers prisonniers. |
14 août 1914 |
Offensive vers Colmar. Le 15, prise de Soultzeren ; le 17, prise de Munster. |
19 août 1914 |
Combat de la Croix de Wihr : |
22 août 1914 |
Le régiment est aux portes de Colmar que les ordres ne permettront pas de libérer ; en effet, ailleurs, dans le Bassin Parisien, en Lorraine, la progression des Allemands semble irrésistible et les unités en pointe en Alsace comme le 152ème R.I., menacés sur leurs arrières, reçoivent l’ordre de repli sur la crête des Vosges. |
13 septembre 1914 |
Le 15-2 est rappelé coté vosgien, dans le secteur de Saint-Dié, et reçoit l’ordre de s’emparer du piton fortifié du Spitzemberg (641 m. alt.) barrant les accès Est de cette ville. |
16 au 25 septembre 1914 |
Combats du Spitzemberg : (152 aux ordres du LCL GOYBET depuis le 30 août). |
16 sept. 1914 21 au 25 sept. |
Reconnaissances et mise en place sur ligne d’attaque. Bilan : plus de 600 tués, blessés et disparus. |
Première citation à l’ordre de l’Armée avec étoile d’or.
octobre à décembre 1914 |
Repos et reconditionnement à Gérardmer puis à Fellering dans la haute vallée de la Thur, coté alsacien des Vosges. |
25 décembre 1914 |
Combats de Steinbach : (152 aux ordres du LCL JACQUEMOT) La prise de ce village et surtout des deux hauteurs qui l’encadrent au Nord-Est (Plateau d’Uffholtz) et au Sud-Ouest (côte 425) est indispensable pour qu’une attaque française en direction de Cernay et de la Plaine d’Alsace puisse déboucher de la vallée de la Thur. |
Deuxième citation à l’ordre de l’Armée avec palme.
4 janvier au 15 mars 1915 |
Deux bataillons restent en ligne à Steinbach, le troisième au repos à Bitschwiller-les-Thann, 10 kilomètres en arrière avec relève tous les quatre jours. |
23 au 26 mars 1915 |
Première bataille de l’HARTMANNSWILLERKOPF : |
19 mars 1915 |
Quand le 15-2 intervient, tous les efforts de la 1ère Brigade de Chasseurs pour reconquérir le sommet sont restés vains. |
23 mars 1915 |
1er assaut vers l’HWK mais qui ne parvient qu’à 200 m du sommet. |
26 mars 1915 |
2ème assaut sous la neige, l’ennemi est submergé, culbuté, le sommet conquis et même largement dépassé. Les Allemands ont perdu 1 800 hommes mais le 152ème compte 130 tués et près de 400 blessés. C’est ici que 15-2 s’est vu attribué par les Allemands son plus beau surnom de bataille : « Teufelsregiment », « le Régiment du Diable ». |
Troisième citation à l’ordre de l’Armée avec palme.
25 avril 1915 |
Deuxième bataille de l’HARTMANNSWILLERKOPF : |
Mai-juin 1915 |
Reconstitution du régiment à Saint-Amarin, reprise de l’instruction et recherche d’une nouvelle cohésion. |
15 au 24 juin 1915 |
Le 2ème Bataillon est engagé avec deux BCA dans l’offensive sur Metzeral (haute vallée de la Fecht) : 7 attaques infructueuses coûteront au régiment, en 10 jours, 562 hommes hors de combat. |
été-automne 1915 |
Le 152ème tient le secteur relativement calme de l’Hilsenfirst (col entre les hautes vallées de la Fecht et de la Lauch). Le 6 septembre, le LCL SEGONNE prend le commandement. |
14 décembre 1915 |
Retour à Saint-Amarin, le LCL SEMAIRE prend le commandement. |
21 et 22 décembre 1915 |
Troisième bataille de l’HARTMANNSWILLERKOPF : |
21 décembre 1915 |
Après une préparation d’artillerie de 5 heures et 15000 coups, assaut irrésistible des « Diables Rouges » qu’aucune résistance ne parvient à arrêter. Le sommet est pris, de même que les pentes Est de la montagne. 1500 prisonniers sont ramenés vers l’arrière, mais le 15-2 a perdu plus de 400 soldats. Les lignes sont trop étirées, l’artillerie ne peut appuyer le régiment situé à contre-pente. La nuit tombe sans que le dispositif ait pu être renforcé. |
22 décembre 1915 |
A l’aube, réaction allemande fulgurante : trois régiments contre-attaquent et après huit heures de combat au fusil, à la baïonnette, à la grenade, au corps à corps, le 152ème est submergé, débordé, cerné de toutes parts, succombe sous le nombre. Le « Vieil Armand », « mangeur d’hommes » vient de dévorer tout un régiment : 48 officiers et 1950 hommes manquent à l’appel. L’HWK est devenu « la Montagne Sacrée du Régiment ». |
25 décembre 1915 |
Les survivants regagnent Saint-Amarin et début 1916, le 152ème est reconstitué à Saulxures-sur-Moselotte (Vosges) à partir d’un prélèvement dans trois armées d’une section par régiment. |
Pour tous ces faits d’armes, troisième inscription au drapeau : « ALSACE 1914-1915 ».
janvier à juillet 1916 |
Le régiment est en ligne dans différents secteurs des Vosges : l’instruction reprend, il refait aussi sa cohésion. Son sacrifice à l’HWK lui évite « l’Enfer de Verdun ». |
15 juin 1916 |
Pour ses trois citations, le 15-2 est le premier régiment à se voir attribuer la fourragère verte aux couleurs de la Croix de Guerre. |
20 juillet 1916 |
Le 15-2 quitte les Vosges pour la Somme où, depuis trois semaines, a débuté une offensive franco-anglaise de grande envergure destinée à soulager la pression allemande sur Verdun. |
3 et 4 septembre 1916 |
Combats de Clèry-sur-Somme : |
15 au 27 octobre 1916 |
Combats de Sailly-Saillissel (Somme) : |
15 octobre 1916 |
Sans reconnaissances préalables, à la tombée de la nuit, sans préparation d’artillerie (pour ne pas alerter l’ennemi), après une mise en place en souplesse et en silence, les « Diables Rouges » attaquent et, avant la fin de la nuit, s’emparent du village, pourtant puissamment fortifié, de 200 prisonniers et 3 mitrailleuses. Dans les jours qui suivent, ils consolident le dispositif et réussissent à conserver le terrain conquis malgré de nombreuses et violentes contre-attaques allemandes. Bilan : 94 morts, plus de 900 blessés. |
Quatrième citation à l’ordre de l’Armée avec palme.
Quatrième inscription au drapeau : « SOMME 1916 ».
28 octobre 1916 |
Remise en condition à Corcieux (Vosges), puis montée en ligne dans des secteurs « calmes » : Belfort, Sundgau alsacien. |
13 nov. 1916 |
Le 152ème rejoint la 164ème D.I. qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin de la guerre. |
15 janvier 1917 |
Le LCL BARRARD prend le commandement du Régiment. |
Mai-juillet 1917 |
Dans le brasier du Chemin des Dames : |
22 mai 1917 |
Prise du Plateau des Casemates (Aisne) : |
25 juin 1917 |
Reprise du Plateau d’Hurtebise : |
Cinquième citation à l’ordre de l’Armée avec palme.
10 juillet 1917 |
Pour ses deux citations supplémentaires, le 15-2 est le premier régiment à se voir attribuer la fourragère jaune aux couleurs de la Médaille Militaire, remise officiellement à Paris le 14 juillet 1917 par Raymond POINCARE, Président de la République. |
3 au 22 juillet 1917 |
Repos du régiment à l’arrière, région de Féré-en-Tardenois, abrégé par la détérioration de la situation sur le Chemin des Dames. L’ennemi a reconquis le Plateau des Casemates. |
24 juillet 1917 |
Le 15-2 stoppe l’avance allemande, mais échoue dans la reprise du plateau, et perd 120 tués et disparus. |
août à octobre 1917 |
Repos à Courthiésy (Marne), visite du Général PETAIN, Chef d’Etat-major, puis montée en ligne secteur de Reims (Marne) : « Le 15-2, le plus beau fleuron de l’armée française. » |
1er novembre au |
En ligne dans le secteur de Verdun, à Bézonvaux, très peu de combats mais une vie quotidienne éprouvante dans un cloaque immonde où l’ennemi est le froid, la pluie glacée, la boue, les poux, les rats attirés par les cadavres en décomposition. |
27 décembre 1917 au |
En ligne dans le secteur de Lunéville : le régiment est persuadé que son arrivée dans ce secteur présage d’une offensive imminente des Allemands : calme plat durant 5 mois. |
28 mars 1918 |
Le LCL MEILHAN prend le commandement du 15-2. |
30 mai au |
Retour dans l’Aisne : |
30 mai-1er juin 1918 |
Difficile mission de freinage entre le Bois des Bonnes et Bois Belleau. |
2-3 juin 1918 |
Coup d’arrêt sur les lisières Nord-Est de Lucy-Bocage : les Allemands sont stoppés, le 15-2, après trois années de guerre de positions, a su très vite réapprendre tous les mécanismes de la manoeuvre mobile enseignés avant 1914. Bilan : plus de 600 tués et blessés. |
Sixième citation à l’ordre de l’Armée avec palme.
Cinquième inscription au drapeau : « L’AISNE 1917-1918 ».
5 juin au 1er juillet 1918 |
Repos et reconditionnement sur les bords de la Marne à Saucy-sur-Marne (20 km au Sud-Ouest de Château-Thierry). |
18-25 juillet. 1918 |
Deuxième bataille de la Marne : |
18 juillet 1918 |
La « Division du Dragon », avec au centre de son attaque un bataillon du 15-2, rompt le front sur 4 km de large : en 4 heures, les “Diables Rouges” ont progressé de 4 km et se sont emparés de 150 prisonniers, 10 mitrailleuses et 3 canons de 77. |
19-20 juillet 1918 |
Poursuite de la marche offensive et réduction des fermes fortifiées. |
22-25 juillet 1918 |
Tout le 152ème, appuyé par une section de chars, passe en tête de la Division pour l’attaque du Bois du Châtelet où l’ennemi s’est installé en défense ferme. Après trois nuits et deux jours, le bois est enlevé de haute lutte : 242 prisonniers, 2 canons, 6 « minenwerfer », mais 105 tués et 529 blessés manquent à l’appel. En 8 jours, la Division aura progressé de 24 kilomètres, se sera emparée de 12 villages, fait 600 prisonniers et pris 27 canons. |
Septième citation à l’ordre de l’Armée avec palme.
Sixième inscription au drapeau : « L’OURCQ 1918 ».
28 juillet au |
La 164ème D.I. « se promène » de secteur en secteur et alterne les missions de relève et de réserve d’intervention. |
3 septembre 1918 |
Pour ses deux citations supplémentaires, le 15-2 est le premier régiment à se voir attribuer la fourragère rouge aux couleurs de la Légion d’Honneur remise officiellement à Dunkerque, le 13 décembre 1918 par le Maréchal PETAIN |
21 septembre 1918 |
Embarquement en train à Château-Thierry, direction Gravelines dans les Flandres. |
25 sept. au 2 au 4 octobre 1918 |
L’ultime campagne, la Belgique : |
Septième inscription au drapeau : « ROULERS 1918 ».
11 novembre 1918 |
Armistice. |
22 novembre 1918 |
Le drapeau et une compagnie du 15-2 défilent pour l’entrée du Roi des Belges à Bruxelles. |
5 juillet 1919 |
Décision d’attribution de la CROIX DE LA LEGION D’HONNEUR au Drapeau du 152ème RI. |
2 août 1919 |
Le 152ème, commandé par le COL BARRARD s’installe à Colmar où il occupe |
3. La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
3.1 Le 15-2 dans le Blitzkrieg (1939-1940)
3 septembre 1939 |
Déclaration de guerre : le 15-2, commandé par le COL GILLIOT, est en position de couverture le long du Rhin où il construit des casemates. |
octobre à décembre 1939 |
Cantonnement dans le Sundgau : travaux d’obstacles antichars. |
14 décembre 1939 au 15 avril 1940 |
En ligne sur le front de la Sarre, à l’Ouest de Sarreguemines : il y réalise de gros travaux d’aménagement du terrain. |
4 janvier 1940 |
Le Général de LATTRE de TASSIGNY prend le commandement de la 14ème DI, « la Division des As » (2ème, 4ème, 31ème BCP, 35ème RI, 152ème RI). |
18 avril – 12 mai 1940 |
En réserve d’intervention, secteur de Lunéville. Les 12 et 13 mai : embarquement d’urgence en train pour les 1er et 2ème bataillons, direction le département des Ardennes. Depuis le 10 mai, les Panzerdivisionen allemandes sont entrées en Belgique et au Luxembourg et foncent à travers le massif des Ardennes. |
14 mai 1940 |
Alors que les chars allemands ont commencé le franchissement de la Meuse depuis le 13 mai, débarquement des « Diables Rouges » en gare de Pont-Faverger (23 km à l’Est de Reims), les derniers 35 kilomètres se feront en autobus parisiens réquisitionnés puis 15 km à pied. Mise en place à la tombée de la nuit, sans aucune reconnaissance sur un terrain inconnu, les blindés allemands n’étant plus qu’à une dizaine de kilomètres à l’Est. |
15 mai 1940 |
Combats de La Bascule, de Bouvellemont, et de Hte Chagny : Dramatiques combats pour les 2 bataillons engagés hâtivement, dans la confusion la plus totale, mission : tenir coûte que coûte une ligne de crête dite « Crête Mouton » entre le carrefour de la Bascule et le village de Chagny et en interdire tous les axes venant de l’Est jusqu’à l’arrivée du gros de la 14ème D.I. Face au 152ème les avant-gardes des 1ère, 2ème et 10ème Panzerdivisionen du 19ème Panzerkorps (commandé par le théoricien du combat blindé Guderian) en offensive vers l’Ouest. Les compagnies du 1er bataillon réussissent à contenir les reconnaissances allemandes jusqu’en début d’après-midi à Baâlons et à Chagny. Au carrefour de la Bascule, les seuls moyens anti-chars du 2ème bataillon, 2 canons de 25 mm, prennent à partie les premières colonnes de blindés de reconnaissance et en détruisent neuf (peut-être treize) avant d’être pris sous un violent tir de mortier et d’artillerie, puis submergés par l’infanterie mécanisée dans l’après-midi. Les Allemands ayant pris pied sur le plateau peuvent alors prendre à revers les « verrous » de Baâlons, Bouvellemont et Chagny en fin de journée. Malgré l’héroïsme des défenseurs, sans moyens anti-chars, ceux-ci sont rapidement réduits. Les sections, voire des groupes isolés, profiteront de la nuit pour se replier vers Rethel. Cette journée aura coûté au 152ème 380 hommes hors de combat. |
16 au 20 mai 1940 |
Combats de Rethel : |
17 au 18 mai 1940 |
Echec des violentes attaques allemandes sur Rethel marquées par d’atroces combats, au corps à corps, de nuit, dans le cimetière militaire allemand de 14-18 au Nord de la ville. |
19 au 20 mai 1940 |
Nouvelles attaques : le Nord de la ville est investi, mais le 152ème et le 35ème tiennent les ponts sur l’Aisne et le canal. |
Huitième inscription au drapeau : « RETHEL 1940 ».
5 – 25 juin 1940 |
Repli en bon ordre du régiment vers le Sud jusqu’à Coudes dans le Massif Central. |
3.2 Le Régiment de l’armée d’armistice (1940-1942)
Juillet 1940 |
L’attitude du 152ème lors de la Campagne de France de mai-juin, associée à son brillant comportement lors de la Grande Guerre, déjà souligné par le Maréchal Pétain, lui permet d’échapper à la dissolution et devenir le Régiment de Tradition de l’Alsace au sein de la 13ème Division Militaire de l’armée d’armistice. |
Janvier 1942 |
En raison de multiples plaintes émanant de la commission d’armistice au sujet du « mauvais esprit frondeur » dont les Diables Rouges semblent coutumiers à Vichy, le 2ème bataillon doit quitter cette ville pour rejoindre Montluçon. En secret, un certain nombre de cadres du 152ème prépare la renaissance de l’armée française. |
11 nov. 1942 |
L’armée allemande envahit la Zone Libre. |
27 nov. 1942 |
Le 15-2 est désarmé à Montluçon. |
1er déc. 1942 |
Dissolution de l’armée d’armistice. |
3.3 Le Maquis d’Auvergne (1942-1944)
Septembre 1942 |
Le CBA COLLIOU, commandant du 3ème bataillon, passe dans la clandestinité et rejoint l’O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée). Des armes, des munitions, des tenues de combat sont dispersées dans des caches dans les Monts d’Auvergne. |
Novembre 1942 à janvier 1943 |
Colliou organise la Résistance dans l’Allier avec certains de ses anciens cadres et d’autres résistants. Son but secret : faire renaître le Régiment. |
Mars 1943 |
Recherché par la Milice, Colliou devient « Roussel », son réseau s’étend, commence quelques coups sur des objectifs à sa portée : sabotage de voies ferrées… |
Mai-juin 1944 |
Structuration du Groupement Roussel en compagnies, sections, l’emblème du « DIABLE ROUGE » réapparaît. Grâce aux parachutages d’armes U.S., des centaines de maquisards peuvent être équipés. Les missions de sabotage s’amplifient : attaque de dépôt de munitions, déraillement de train en tunnel… |
12-14 août 1944 |
Combats du Lioran : la garnison allemande d’Aurillac en repli est prise à partie et perd 200 hommes. |
Fin août 1944 |
Les résistants du LCL COLLIOU sous le numéro 152 et sous l’emblème du « Diable Rouge » participent à la libération de Lapalisse, Digoin, Moulins, Clermont-Ferrand. |
6 septembre 1944 |
Tous les maquis F.F.I. d’Auvergne, du Bourbonnais, le Groupement Colliou sont regroupés dans la « Division Légère d’Auvergne » (7000 hommes). |
3.4 La Libération (1944-1945)
10 septembre 1944 |
Le Groupement Colliou chargé d’intercepter une colonne allemande en repli à St Pierre-le Moutier sur l’Allier fait 800 prisonniers soldats dont un officier général. |
1er octobre 1944 |
COLLIOU prend le commandement de la Division qui, faute d’armement lourd et moderne et de moyens de transmissions, est remaniée en « Demi-Brigade d’Auvergne » à 4 bataillons. Elle est intégrée dans la 9ème D.I.C. (Division d’Infanterie Coloniale) selon le principe de l’amalgame : absorption par la 1ère Armée Française des unités FFI, tout en leur conservant une spécificité. |
9 novembre 1944 |
La « Demi-Brigade d’Auvergne » devient « Régiment d’Auvergne » tout en conservant son armement et son matériel hétéroclite issu des maquis : autobus-gazogènes, gazobois, véhicules de tourisme, bétaillères… |
14-18 novembre 1944 |
Combat des Boucles du Doubs : |
21 novembre 1944 |
Pour honorer les combattants volontaires F.F.I. et leur chef, le Général de Lattre de Tassigny redonne au Régiment d’Auvergne le numéro 152, son drapeau, sauvé et caché en novembre 1942, est récupéré. |
26 novembre 1944 |
Combats de l’Oberwald : |
Décembre 1944 – janvier 1945 |
Le régiment est en ligne à l’Ouest de Mulhouse face au bois de Nonnenbruch. Fin janvier, 60 soldats sont évacués, les pieds gelés. |
8 février 1945 |
Six jours après la libération de Colmar, le régiment retrouve son ancienne garnison. |
10 février 1945 |
Le Général de Gaulle, à Colmar, sur la place Rapp, remet au COL COLLIOU le glorieux Drapeau de son Régiment, consacrant ainsi officiellement sa renaissance. |
février à mai 1945 |
Le 15-2 participe à la Campagne d’Allemagne au sein de différentes divisions de la 1ère Armée. Le 21 avril il entre le premier à Stuttgart, et termine la guerre sur les bords du Lac de Constance, à Radolfzell, qui devient son secteur d’occupation jusqu’en avril 1946. |
Pour l’ensemble des combats de 1944 et 1945 : huitième citation à l’ordre du Corps d’Armée pour le III/152.
Neuvième inscription au drapeau : « RESISTANCE AUVERGNE 1944 ».