Historique des Gaillards de l’As de Trèfle

Créé en 1604 par un gentilhomme lorrain, Monsieur de Némond, le 35e régiment d’infanterie est l’un des plus anciens régiments de l’Armée française. Il s’illustre à de nombreuses reprises sous l’ancien régime. Depuis 1870, il est surtout « le régiment de Belfort » chargé alors de toute la gloire de sa défense héroïque. Des plus vaillants en 1914 – 1918, il renaît des maquis de Bourgogne en 1944 et ne cessera depuis de porter haut les vertus de l’infanterie française, méritant pleinement sa réputation.

Ayant connu les noms d’Anjou, (1671) et d’Aquitaine (1753), et notamment sous les ordres du Maréchal de Turenne à la bataille de Turkheim (1675), le régiment est, après la Révolution, rebaptisé successivement 35e demi-brigade de bataille (1794), 35e demi-brigade (1799), puis 35e régiment d’infanterie de ligne (1803). Il participe à toutes les campagnes napoléoniennes.

Il se couvre de gloire à Wagram. Il inscrit ainsi une première bataille à son drapeau : Wagram 1809. Sa conduite héroïque pendant la campagne de Russie lui vaut une deuxième inscription : La Moskova 1812.

Sous la restauration et le Second Empire, il prend part aux siéges victorieux d’ Alger (1830) et de Sébastopol (1855). Au cours de la campagne de 1870-1871, le 35e régiment de marche formé à Belfort par décret du 3 octobre 1870, est le fer de lance de la défense de la ville, sous les ordres du colonel Denfert-Rochereau, commandant la place, et aux côtés de la population belfortaine héroïque. Le 18 février 1871, le 35e quitte la ville invaincu, avec les honneurs de la guerre. En 1873, il s’installe définitivement à Belfort.

La Première Guerre mondiale est l’occasion d’écrire de nouvelles pages de gloire pour le régiment. Il inscrit quatre victoires supplémentaires à son drapeau : Alsace – l’Ourcq 1914, Champagne 1915, Verdun 1916 et Reims 1918. Il porte depuis la fourragère aux couleurs de la médaille militaire. Au sein de la division des As, il combat sous le nom de Régiment de l’As de trèfle. En septembre 1918, il enlève le système fortifié de TAHURE et contribue à la victoire finale. Le 8 mars 1919, c’est en régiment victorieux qu’il est accueilli triomphalement dans sa garnison.

Emporté par la tourmente de 1940, il renaît quatre ans plus tard à partir des Maquis de Bourgogne et de l’Yvonne et gagne sa 9ème inscription au drapeau : Résistance – Bourgogne 1944.

Après l’occupation en Allemagne, le bataillon de marche du 35e RI et son commando combattent en Extrême –  Orient ; puis le régiment est engagé dans des missions en Afrique du Nord, en Tunisie, puis en Algérie.

De retour en métropole, recrée à Belfort le 1er juin 1964, le 35e régiment d’infanterie mécanisé retrouve sa garnison traditionnelle et voit dans les années 80 son quartier Maud’Huy remarquablement restauré.

« Vétéran de la Guerre Froide » avec ses conscrits, régiment rapidement professionnalisé puis engagé dans les missions de l’armée de terre, le 35eRI est toujours resté fidèle à la belle devise donnée jadis, par le colonel de Maud’huy, son « immortel chef de corps ».

Le 35 aujourd’hui…

Le 35e RI est un régiment moderne, professionnel et performant. Fort de 1250 hommes, il forme une communauté humaine jeune et dynamique, entièrement professionnalisé, et bien équipé. Il se prépare activement à recevoir les premiers VBCI (véhicules blindés de combat de l’infanterie de nouvelle génération), qui remplaceront les AMX10P.
Il est aujourd’hui composé de huit compagnies : quatre compagnies de combat, une compagnie de commandement et de logistique, une compagnie d’éclairage et d’appui, une compagnie d’administration et de soutien et une compagnie de réserve.
Il remplit des missions opérationnelles en France comme à l’étranger. Ses compagnies sont engagées régulièrement sur le territoire national (VIGIPIRATE), en opérations extérieurs (Kosovo, Tchad, République de Centre Afrique, Côte d’Ivoire) et dans des missions de courte durée dans les DOM –TOM. Sur le rythme d’activités quadrimestrielles, propre à toute l’armée de terre, le 35eRI effectue des séjours au centre d’entraînement au combat, au centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel, au centre d’entraînement commando ainsi que des parcours de tir du niveau section ou compagnie à l’occasion de manœuvres.

L’As de Trèfle poursuit ainsi un entraînement opérationnel dense qui le prépare à un triptyque de missions possibles : missions de choc, actions de contrôle de milieu et actions de sûreté ou de sécurisation.

Régiment de Belfort par excellence, il y a fêté son 400e anniversaire avec faste. Il accueille chaque année au quartier Maud’huy plus d’une centaine d’engagés volontaires qui consacrent toute leur énergie au service de la France.

« Tous Gaillards, pas d’traînards ! »