In Memoriam le colonel Maurice FRONTEAU
Le colonel Maurice FRONTEAU nous a quittés, ses obsèques religieuses ont eu lieu le 23 juin 2017, en la chapelle Saint Louis de l’École militaire en présence de nombreux Officiers de réserve et d’avocats du barreau de Paris. Les Drapeaux de l’ANORI et de la section de Paris 18ème arrondissement de la Société des Membres de la Légion d’Honneur était présents.
Notre Président honoraire est né le 11 octobre 1927 à Angers. Son père était médecin spécialiste à l’Hôpital d’Angers. Le 29 mai 1944, un drame survint dans la vie du jeune Maurice âgé de 16 ans, toute sa famille, ses parents et ses trois sœurs sont tués dans le bombardement d’Angers, Maurice seul survivant, devient pupille de la Nation. Sans aucune aide de sa famille, ni de l’État, il doit courageusement apprendre à subvenir à ses besoins, tout en poursuivant ses études. Il passe son baccalauréat et ne demande pas de sursis, étant dispensé de service militaire. Il décide de venir à Paris pour y faire des études de droit.
En 1947, il reçoit un ordre de mobilisation, il ne s’agit pas d’une erreur, le gouvernement d’alors, face aux grèves, dans le Pas de Calais, a réquisitionné l’armée et a supprimé toutes les dispenses. Il rejoint donc le camp de la Lande d’Ouée, puis Saint Maixent où il effectue un stage d’élèves officiers de réserve. Mais après huit mois, il est libéré, le stage vient d’être annulé. Il est alors sergent et il est très déçu de n’avoir pas pu accéder à l’épaulette. Il vient « d’attraper le virus de la Réserve » ! Il reprend ses études, mais à nouveau, il est mobilisé durant 4 mois à cause de nouvelles grèves dans le Nord. Tous ces évènements lui auront fait perdre deux années d’études, sans compter une troisième due à des ennuis de santé. Ayant enfin terminé son droit, il s’installe comme Conseil Juridique. Mais Maurice soucieux de toujours aller plus haut et plus loin, décide de reprendre des études pour devenir avocat, il prête serment en 1956. En 1957, animé par ce désir de servir, il s’inscrit à l’EPSOR (École de Perfectionnement des Sous-Officiers de Réserve). Il est nommé sous-lieutenant en 1960. Il épouse en 1958, Marie-José, fille d’un colonel de la Légion Étrangère. Ils auront trois enfants.
Il est fier de son statut d’officier, mais ce n’est pas encore satisfaisant pour lui, il veut poursuivre une carrière militaire dans la réserve, malgré ses obligations familiales et professionnelles. Il suit les cours de perfectionnement des officiers de réserve, à l’École militaire, dispensés par l’Association des Officiers de Réserve de la Tour Maubourg, présidé par le lieutenant-colonel Georges MONTEROU, association qui deviendra l’ANORI en 1963. Dans le cadre de son cursus d’officier de réserve, il intègre, en 1962, l’école des ORSEM pour devenir officier de réserve spécialiste d’État-Major.
En 1977, il succède au colonel MONTEROU à la présidence de l’ANORI et durant 12 années, il sera un président particulièrement actif et apprécié par tous ses camarades. En 1989, il transmet au colonel Jacques BIGOT, une association qui est unanimement reconnue.
Au plan militaire, il est affecté, comme officier à l’Etat-Major du 24ème Régiment d’Infanterie de Vincennes et deviendra même commandant en second de régiment. Il sera fait chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite à titre militaire.
Outre une exemplaire carrière militaire de réserve, celle qu’il a menée dans le civil fut des plus brillantes, présidence d’un groupe totalisant plus de 150 cabinets d’avocats, secrétaire du Conseil de l’Ordre, délégué de la Caisse de retraite des avocats. En remerciement de tous ces services rendus, il sera fait Officier de la Légion d’Honneur au titre du ministère de la Justice. Il fut également président de section de Paris 18ème arrondissement de la Société des Membres de la Légion d’Honneur.
Toujours membre du Conseil d’administration de l’ANORI, Maurice avait à cœur d’être présent à toutes nos réunions et nos assemblées générales. Nous avions, d’ailleurs, eu le grand plaisir de le voir avec son épouse à notre dernière AG du mois de mai. La médaille d’honneur de l’ANORI, avec agrafe d’or, lui avait été décernée.